La résistance en Ariège
L’Ariège est une terre de résistance.
On fait des grandes rivières a partir de petit ruisseaux !
Le début et la résistance général
Des groupes de résistance s’organisent, à travers les chantiers demandant de la main d’œuvre, dans les lycées, les usines…. Les Espagnols, sont employés dans des mines, des exploitations forestières (une forte demande de charbon et de bois servant à faire rouler les véhicules dits gazogène), des chantiers de travaux publics (des barrages sont en construction, comme le barrage de Labarre et le barrage d’Izourt)
En 1943 est mis en place le STO (Service du Travail Obligatoire). Ces jeunes doivent partir travailler pour les intérêts économiques allemands (industries, agriculture…).
Deux options s’imposent à eux : partir ou refuser.
Ces résistants de l’ombre sont issus de toutes les couches de la société : professeurs, étudiants, agriculteurs, fonctionnaires, professions libérales, curés, restaurateurs, anciens militaires…
Les Espagnol et certain qui ont fuit le STO tentent de survivre en travaillant dans des chantiers forestier clandestins.
Certains se sont mis en liaison avec la Résistance nationale pour procurer aux maquisards de la nourriture, du renseignements et des armes aux maquis
Un service d’ordre (de type militaire) au service du gouvernement de Vichy est installé dans le département : la Milice (pour traquer les personnes recherchées, lutter contre la Résistance…).
Face à la répression par le nouveau pouvoir et les Allemands, la résistance souterraine tente de se renseigner et d’avertir les personnes recherchées, les réfractaires au STO… et, plus tard, les maquis des actions prévues contre eux (évitant ainsi des arrestations, des déportations ou des morts). Le risque de dénonciations est très fort.
Rapidement, les résistants sont recherchés et font l’objet d’arrestations. Plusieurs seront torturés, emprisonnés, déportés, tués ou fusillés.
Parmi les personnes célèbres : Irénée Cros, Blanchebarbe, Peyrevidal, Gouazè, Costedoat, Verdier dit « Forain »… ; mais aussi, des personnes moins connues ayant aidé Juifs, résistants Français ou Espagnols…
Des groupes de résistance fusionnent : ce sont les MRU (Mouvement de Résistance Unis).
Le problème essentiel a été l’armement. Quelques parachutages d’armes eurent lieu, mais très tard, à l’approche de la Libération. Les maquisards devaient, donc, attaquer des gendarmeries ou directement des Allemands pour s’en procurer. Les seules armes utilisées, outre des explosifs, ont été des revolvers, des fusils, des mitrailleurs ou des fusils-mitrailleurs. La tactique était des attaques par petits groupes en plusieurs endroits différents de sorte à faire penser à une résistance importante.
Leurs missions principale est d’harceler l’ennemi (Allemands et Milice) par des attaques répétées afin d’éviter que celui-ci n’aille prêter main forte sur d’autres lieux de conflits (la région normande par ex. ou en Provence où un débarquement est prévu).
En 1944 La résistance souterraine s’accélère et s’organise mieux en Ariège. De petits maquis éparpillés se fédèrent et sont mis en liaison avec des responsables départementaux, régionaux qui eux-mêmes sont en lien avec le CNR (Conseil National de la Résistance fondé par Jean Moulin).
Les passages à travers les Pyrénées ariégeoises 1940-1944
Introduction
Randonnées de la mémoire, Chemin de la liberté de la seconde guerre mondiale de 1940 à 1944. Les Pyrénées Ariégeoises ont permis à des hommes, des femmes et des enfants d’échapper à l’oppresseur nazi.
Ils ont gagné l’Espagne grâce a des hommes anonymes qu’on a appelé les passeurs.
La frontière des Pyrénées
A la suite de l’Armistice de Rethondes du 22 juin 1940 entre la France et le Reich Hitlérien. Le pays est séparé en deux par une ligne de démarcation séparant la zone nord, occupée par les troupes allemandes, de la zone sud placée sous l’autorité du gouvernement de Vichy présidé par le maréchal Pétain. Hitler n’a pas reçu l’accord de Franco pour traverser l’Espagne.
Géographiquement, l’Ariège est située sur la frontière espagnole et andorrane. Les deux pays frontaliers ont alors un statut non belligérant, d’une part, et offrent
, d’autre part, la voie la plus pratique pour rejoindre l’Afrique du nord d’où s’organise l’armée qui combat les forces ennemies.
Ils voulaient quitter la France occupé pour rejoindre l’Espagne !
Malgré le contrôle serré des autorités d’occupation, cette zone devient le lieu de transit pour de nombreuses personnes fuyant le régime nazi ou voulant poursuivre le combat au sein de la France Libre du général de Gaulle.
Les Allemands ne sont pas encore en Ariège. Mais, le nouveau pouvoir en place (via la préfecture, la police…) applique son programme (souvent dicté par celui d’Hitler) : répression contre les Juifs, les Communistes…
Des évasions souvent risquées
Des anciens militaires (français, belges, Anglais…) veulent franchir la frontière des Pyrénées dans le but de rejoindre une ambassade alliée tout en évitant les prisons espagnoles et le refoulement en France. Anglais, Belges, Polonais notamment mettent rapidement en place des réseaux d’évasion en relation avec des (filières) à partir de Foix et à partir de Saint Girons pour que leurs ressortissants soient libres. Rapidement, des passeurs et des candidats à l’évasion sont arrêtés…
Des réseaux s’organisent mieux, cachettes, guides, circuits, faux papiers, renseignements….c’est le début de la «Résistance souterraine».
Ils diversifient leurs misions : renseignement, passage d’aviateurs, de prisonniers de guerre évadés, Français ralliant la France Libre et réfractaires du service du travail obligatoire, Juifs et autres réprouvés du nazisme. Les passages se multiplient à travers les vallées de l’Ariège.
Les passeurs permettent de franchir les Pyrénées sous la surveillance des Allemands.
Les conditions géographiques et climatiques rendent d’autant plus difficiles et périlleuses les traversées, mais indispensable pour tromper la vigilance des soldats nazis, de la gestapo ou de la milice. Les compétences et le courage des habitants sont mis à contribution.
Ces résistants locaux fournissaient habits, nourriture et cache en prenant de grands risques pour eux même. Ayant atteint la montagne, les hommes étaient alors regroupés dans un endroit secret et répartis en petits groupes pour affronter l’ascension nocturne finale vers la frontière espagnole.
Durcissement de la surveillance des frontières
Le 11 novembre 1942, les troupes allemandes envahissent ce qui était la zone dite libre. Des garnissons s’établissent en Ariège : Foix, Saint-Girons, Pamiers… Des douanes allemandes contrôlent les frontières, s’imposent comme unique force de surveillance de la frontière avec l’Espagne.
On dit que les Allemands ont obtenu un droit de poursuite directe jusqu’à une distance de 10km de la frontière espagnole.
L’Ariège est bel et bien occupé.
La surveillance allemande était composée en plus des troupe de douaniers « La Grenzschutz »et Les « Gebirgsjäger » l’équivalent de nos chasseurs alpins. Il y a parmi eux beaucoup d’Autrichiens et de Bavarois, tous avec une bonne connaissance de la montagne. Les Allemands obligent les douaniers français à monter les chemins traversant les Pyrénées.
Les évadés militaires augmentes considérablement suite au débarquement en Afrique nord par les Alliés, les passeurs prennent plus de risques. Ces guides empruntent se des chemins sont de plus en plus escarpés pour ce dissimuler. Plusieurs sentiers d’évasion ont donc été pratiqué en Ariège pour passer les cols frontaliers.
De son côté, la Milice (corps armé au service du gouvernement de Vichy), les Allemands et les services de police ou de gendarmerie se font de plus en plus agressifs : des arrestations, des déportations, des exécutions ou des incendies…
En février 1943, la région est déclarée zone interdite alors même que les rafles de Juifs augmentent et que l’obligation de partir travailler en Allemagne se fait plus pressante.
La surveillance Espagnole laisse croire qu’ils perméabilisent leur frontière. Bien sûr il a eu des sympathisants actifs, mais il faut vraiment attendre la garantie de la victoire des Alliés pour que les Espagnols comprennent un intérêt frontalier avec la France.
Les Passeurs ont joués un vrai rôle dans la résistance français et la continuité des combats avec les alliés.
Piston un passeur Ariégeois
Jean Bénazet
Une partie de pèche
Jacques Cau
A la mémoire des passeurs et des Evadés
- A Vicdessos «A la gloire des passeurs du canton de Vicdessos et de ceux qui les ont aidés» peut-on lire aussi sur une stèle, «pro vestra et nostra libertate »
- A Ornolac, «Ils choisirent la périlleuse aventure du passage des Pyrénées pour l’honneur de servir»
- A Seix, «passant, souviens-toi»
- A Soueix, «686-juifs furent astreints à résidence dans cette commune»
- A Aulus-lesBains, autant d’inscriptions qui pérénisent la mémoire de familles entières qui ont combattu à leur manière l’oppresseur, dans un duel souvent déséquilibré.
- A Ax-les-Thermes, au bord de l’Ariège, un monument, qui ressemble à une grosse pierre, indique, que de 1939 à 1940, le réseau Grimaud (Gouazé) du colonel Fatigue et le réseau Halard, conduisirent vers l’Espagne, via l’Andorre, près de 500-évadés.
La libération de l’Ariège
Le 22 août, la colonne venant de saccager Rimont se heurte aux différents maquis accourus en renfort de toute l’Ariège (et même au-delà) : c’est la bataille de Ca
stelnau-Durban et la reddition de plus de 2000 allemands, signée au lieu-dit Ségalas. Les prisonniers allemands sont transférés au camp du Vernet.
L’Ariège est libre !
Le Martyre de Rimont
Ce bataillon de la Légion du Turkestan quitte Saint-Gaudens le 19 août 1944 et se dirige vers Saint-Girons (Ariège). Cette Légion du Turkestan est une unité supplétive de l’armée allemande formée de prisonniers de guerre soviétique enrôlés de force et encadrés par des allemands. Le 20 août 1944, il délivre la garnison allemande encerclée par les maquisards français et les espagnols. malgré ces renforcés ennemies sur la garnison, le maquis de la Crouzette tente de libérer la ville, mais en vain il est contraint de se retirer. Le 21 août 1944 cette colonne Allemande se dirigeant vers Foix et arrive aux abord de Rimont.
La protection de Rimont
Dès le 20 août Rimont avait constitué une garde civique. Malheureusement, les gendarmes (en très mauvais termes avec les Résistants) passèrent dans les maisons po
ur demander aux gens de ne pas sortir et de s’enfermer chez eux. Beaucoup de personnes âgées préférèrent attendre les événements chez eux. En conséquence, une partie des Rimontais se trouva prise au piège dans le village.
Le 21 août, Le garagiste de Rimont, placé en observation, aperçut vers 9 h 10, une colonne allemande. Il compta 44 camions sans voir la queue du convoi. La situation était donc grave : il y avait au moins 2.000 hommes. Un des hommes donne l’alerte et signale que les Allemands montent vers Rimont.
Aussitôt l’ordre d’évacuation du village fut donné et une grande partie de la population se cacha dans la campagne. Les autres hommes armés rejoignent leur poste de combat en avant du village afin de freiner l’avancée Allemande.
Sur les postes avancés, les hommes de Rimont appuyés par 8 Espagnols du maquis de Rilles ouvrent le feu sur le premier détachement allemand. Ils se rendent compte dès le début du combat qu’ils ont à faire à une troupe considérable et fortement armée.Malgré l’inégalité des forces en présence, (du côté des nôtres, il n’y avait que 23 hommes plus 8 Espagnols, et qu’il a été reconnu que la colonne allemande comptant plus de 2000 soldats, et l’armement insignifiant des hommes). Le combat se poursuivra jusqu’à l’épuisement des munitions, soit 2 heures après le premier contact. A 11 H 15, nos défenseurs sont obligés d’abandonner les abords le village et s’installèrent à Calibère.
Les violences
La compagnie se reflétait sur le caractère des officiers Allemends. Les troupes Allemands envahirent immédiatement le village, rassemble toutes les gents restés au village ainsi que dans les hameaux environnants. Le commandant a donné l’ordre d’incendier le village, au fur et à mesure que les “Boches” devenus fous de rage avancent, les maisons sont pillées et incendièrent systématiquement les bâtissent à la grenade incendiaire, avec de l’essence et même avec du papier et des bûchers faits avec des chaises. Ainsi tout est en flammes.
Certain foyer n’a pas voulu s’embraser par contre certaines demeures ont pu être éteintes par des habitants du village. Les Français des P.P.F et les miliciens encouragent les vandales. Les habitants n’ont pu sauver leurs objets précieux, pas même leurs bas de laine et toutes les richesses brûlent devant les yeux horrifiés des Rimontais.
Cependant, un lieutenant allemand, pasteur dans le civil, refuse d’appliquer les ordres de son commandant et s’adresse à ses hommes :
“Vous connaissez mes opinions personnelles au sujet de l’incendie des maisons. Agissez, en chrétiens. Je déteste cette manière de faire la guerre“.
Puis il donne l’ordre de « fusiller ceux de ses hommes capables de pillages ». Ce témoignage confirme notre idée précédente, à savoir que l’attitude des
Le bilan
Les villageois qui ont fuie sur les coteaux voisins ont contemplé la destruction du hameau, que de cendre et de ruine. D’immenses colonnes de fumée font un nuage visible à lO kms, Quel désastre !
Le , plusieurs fermes et hameaux ont été incendiés en presque totalité : 236 bâtiments détruits dont 152 maisons d’habitation. La mairie, les écoles, les archives ont été brûlées. Seule l’église a été épargnée.
D’autre part, d’après les témoignages recueillis, 11 victimes ont été fusillées par les Allemands.
- Monsieur Alio Jean Baptiste, 28 ans, instituteur en congé à Rimont, a été emmené par les Allemands et au bas de la côte de Rimont au lieu-dit « La Fontaine de Marie» a été fusillé.
- Tolomei Jean, 62 ans, réfugié de Collioure, Pyrénées Orientales, a été pris devant sa femme et a été fusillé presque sur place.
- Rousse Jean, 53 ans, cultivateur au hameau de « Pas de la Plagne », près chez lui a été fusillé ; sa ferme a été incendiée après.
- Soula Louis, 43 ans, cultivateur au hameau de « Terrada », fusillé le long de la voie ferrée en même temps que Monsieur Rousse Jean. Sa ferme a été incendiée.
- Servat Joseph, 55 ans, maître valet de ferme, fusillé dans le village. Son corps a été retrouvé trois semaines plus tard dans les décombres d’un mur.
- Soula Félicien Adolphe, 78 ans du « Hameau de Lasserre » a été fusillé devant sa porte.
- Forgues Etienne Joseph, 66 ans, au hameau de Bennet. (Cette personne ne figure pas dans certains rapports)
- D’autres hommes ont été mitraillés pendant qu’ils cherchaient à s’enfuir.
C’est le cas de :
- Monsieur Soum Antoine dit Jean, 70 ans
- Monsieur Rousse Jean François, 72 ans
- Madame Laffont Marie, 75 ans a été tuée par une balle perdue.
- Monsieur Sentenac Adrien, 71 ans, est disparu ; on le suppose carbonisé sous les décombres de sa maison.
Par ailleurs, 25 personnes avaient été prises comme otages dès la rentrée des troupes allemandes. Le pire a été évité, puisque les otages ont survécu.
Quelques Témoignages Martyre de Rimont
Résumé des Témoignages des habitants de Rimont qui étaient restés dans le village pendant le combat et avaient été prises par les Allemands.
Le 21 août, vers 11H 15 quand les Allemands ont pénétré dans le village, ils tiraient dans les fenêtres des maisons et mettaient le feu à tous les bâtiments qu’ils rencontraient.
Les habitants qui étaient encore dans les maisons ont donc dû quitter celles-ci ou les caves où ils s’étaient réfugiés. Ils furent ramassés en plusieurs groupes :
- Un groupe fut réuni en haut du village et conduit à l’abbaye de Combelongue (colonie de vacances) où ils furent gardés à l’intérieur des bâtiments. Les Allemands ont pillé cette colonie prenant l’argent, les denrées et le linge qu’ils trouvaient.
- Au milieu du village, un groupe d’hommes (environ 20 personnes) et de jeunes fut rassemblé et aligné le long du mur de la maison de Mr Cabau, marchand de vins. Toutes ces personnes ont l’impression qu’elle auraient été fusillées, si l’un des leurs, Monsieur Sentenac François, risquant sa chance, ne s’était échappé en traversant la maison et en sautant par une fenêtre dans un parc situé en contrebas de 6 mètres en dessous de cette maison. L’officier et les soldats allemands qui encadrent les soldats mongols sont partis à sa recherche et ne sont pas revenus. Les soldats ont donc conduit les personnes en bas du village et les ont fait se joindre au 3ème groupe.
- Un groupe d’hommes d’un certain âge, de femmes et d’enfants avait été formé, face à la propriété sise au bas du village dite La Vignasse.
- L’officier, après un 1er interrogatoire rapide, a permis à de vieilles femmes et à des enfants de partir par la route du Mas d’Azil.
- L’interrogatoire a repris ensuite plus serré ; un par un, l’officier menaçait chaque personne. Il voulait faire avouer où qu’ils étaient du maquis ou d’une famille de maquisard. A plusieurs reprises, ils ont aligné des personnes le long du mur en leur disant qu’ils allaient être fusillées pour venger les soldats allemands morts.
Enfin, tous les habitants ayant résisté à l’interrogatoire et n’ayant rien avoué, l’officier les a remis en garde à quelques soldats ainsi que les personnes du groupe 2 qui les avaient rejoint. Ils furent conduit dans un pré, en contrebas de la route nationale et restèrent allongés tout le jour pour s’abriter des balles perdues qui passaient au-dessus de leurs têtes.
Le soir, les gardiens sentant le combat perdu leur offrirent de partir. Ce qu’ils firent vers 22 H 30 à la nuit. Ils purent tous s’échapper malgré des rafales que leur envoyaient divers groupes allemands qui les aperçurent.
Sources :
- Les Cols de L’Espoir de Francis Aguila.
- Les Passeurs, une épopé tragique de suzel et olivier Nadouce
- Pyrénées de la liberté de Emilenne Eychenne.
- L’Ariège, Terre de Résistance de Olivier Nadouce
- Les Chemin de la liberté de Scott Goodall
- Piston Film de Francis Arthur Fontés
- Héros ordinaires Film de Francis Arthur Fontés
Certains passages ont été inspiré du site histoire d’Ariège
Évadés de France
Soldats de l’ombre
Francis Aguila
Film de Francis Arthur Fontés
ciné foc del cel : association qui réalise des films sur la mémoire de la montagne pyrénéenne…